Paysages sonores – Sorogain
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Nuit sans lune, chaussures aux semelles de caoutchouc, cris de “Alte”, couches de laine, courses-poursuites… ces mots peuvent parfaitement décrire une nuit banale de nombreux villages navarrais des années 1950.
Ce sont des mots en rapport avec le marché noir et la contrebande; un travail qui, sans l’être ni le prétendre, finit par devenir un véritable métier.
Développé surtout durant la moitié du XXe siècle, celui que l’on nomme aussi “travail de nuit” (Gaueko Lana) aida de nombreuses familles de la vallée à survivre.
Il s’agissait de temps difficiles, de misère et pénuries. En une nuit, une personne qui se dédiait à la contrebande gagnait bien plus qu’en travaillant de manière légale dans n’importe quel travail.
On souffrait de pénuries est il fallait ramener de l’argent à la maison. Ceux qui profitaient de ce marché noir n’étaient pas seulement les contrebandiers, mais aussi les gardes tiraient parti de ces trafics, car il n’étaient pas beaucoup mieux payés qu’une personne travaillant à la montagne, avec les troupeaux, etc.
La discrétion était le trait commun de tous les contrebandiers : le fait de pouvoir porter le paquet, être payé, ou même leur survie en dépendait.
Le plus caractéristique: le paquet sur le dos, soutenu par le kopetako au front… mais… Qu’est-ce qu’ils portaient dans ces paquets? Il s’agissait de produits comestibles comme le café, la saccharine, ou des articles considérés de luxe comme pouvaient l’être le parfum et la dentelle.
Durant ces années ils passèrent également beaucoup d’animaux, surtout des chevaux. Ceux-ci étaient plus difficiles à contrôler, pour cela ils étaient attachés les uns aux autres avec une corde, formant une file indienne. Ils étaient aussi plus bruyants, avec leurs fers qui étaient comme le raisonnement de tambours dans le calme de la nuit.
C’était un travail exigeant, c’est pour cela que presque tous les contrebandiers étaient jeunes et la plupart hommes, cependant même si elles étaient moins actives, les femmes jouaient un rôle important. Elles étaient chargées de la surveillance et de lancer le signal d’alarme si elles voyaient un danger.
PLUS D'INFORMATION:
Article du Diario de Noticias sur le vécu des contrebandiers dans la Vallée d’Erro.
Participation:
Nous voulons remercier Ignacio Beaumont Oroz, pour le récit de ses jeunes années dans la contrebande.
IGNACIO BEAUMONT OROZ (1940, Urniza)
Né à Urniza il fut l’un des derniers habitants de ce fief. Durant ses jeunes années, concrètement entre ses 17 et 20 ans, il se dédia à la contrebande pour aider l’économie familiale.
Même s’il a aussi fait passer des chevaux, sa contrebande consistait à porter sur ses épaules des paquets à la frontière franco-espagnole.
À la Vallée d’Erro pour nous avoir cédé l’espace pour installer le panneau.
À la voix en Euskara de Jose Alberto Erburu.